Cela faisait longtemps que je désirais écrire un article sur le film « Big fish » de Tim Burton, qui est je pense, devenu mon préféré. Trouver les mots pour vous témoigner l’amour que j’ai pour ce long métrage n’est pas facile, car il me touche énormément, mon appréciation de cette œuvre est très personnelle. Retranscrire mes sentiments dans cet article n’est donc pas une tâche simple. Je vais quand même m’adonner à la tâche, car ce fabuleux le film le mérite.

J’ai toujours beaucoup apprécié le cinéma de Tim Burton, sans pour autant porter le cinéaste au rang de génie.  C’est donc avec enthousiasme que j’ai démarré « Big fish » mais je ne m’attendais pas à être à ce point bouleversé, ni à l’impact que l’œuvre aura sur moi dans le futur. Nous sommes trois ans et demie plus tard et mes sentiments envers elle n’ont pas changé, il s’agit toujours d’un véritable émerveillement à chaque fois que je la revois. Cessons un peu ces adjectifs élogieux et les hyperboles envers le film pour l’instant (mais vais-je tenir longtemps ?), qu’est-ce qui fait que je l’aime autant ? Pourquoi suis-je tellement ému par cette œuvre ?

Une œuvre sublime et enchanteresse

Je ne saurai précisément l’expliquer, « Big fish » est un long métrage très complexe, qui peut ne pas plaire à tout le monde. En effet, tous ne sont pas sensibles à ce monde plein de magie et à ces personnages hauts en couleur que Tim Burton nous présente. Mais cela a fonctionné à merveille sur moi, j’ai totalement adhéré à la proposition et je me suis laissé bercer et enchanté par cette histoire. C’est comme si le film avait été fait pour moi. Il s’agit de la plus forte expérience cinématographique que j’ai vécue.

© Columbia Pictures

Ce que j’apprécie énormément dans cette œuvre, c’est le personnage principal, Edward Bloom. Cet homme est un conteur, qui aime raconter l’histoire de sa vie en la transformant en conte de fées, on va nous décrire sa vie à sa façon, nous allons découvrir les différents personnages qu’il a rencontrés et toutes ses différentes aventures. Bien sûr, tout ce qui nous est montré n’est pas la vraie vie du héros, même si tout ce qu’il raconte est toujours basé sur une base réelle solide. On s’intéresse à la façon dont cet homme décrit sa vie, en fait un mythe.

Son fils reproche à son père de ne jamais lui avoir révélé sa vraie vie, mais celui-ci s’identifie aux histoires qu’il raconte, ce sont elles qui le définissent et il ne serait pas lui-même sans elles. Les deux points de vue opposés de ces protagonistes sont totalement compréhensibles, on adhère au mécontentement du fils mais aussi à l’incompréhension du père face à cela.

Un film d’une richesse inouïe et rempli de symbolique

Toutes les différentes aventures racontées par Edward livrent des messages et des métaphores qui eux, sont bien réels et vécus par le personnage.Prenons Spectre par exemple.Lors de l’un de ses voyages, notre héros va se retrouver dans une ville nommée « Spectre » où tout le monde est heureux et où tout semble absolument parfait.

© Columbia Pictures

Les habitants chantent et dansent jour et nuit. Tout individu qui se rend dans cet endroit n’en revient jamais, tant il s’y sent bien. Il est évident que Spectre symbolise la zone de confort, où il ne faut pas réfléchir et se prendre la tête.

Sauf que Edward veut aller plus loin dans sa vie et réaliser de grandes choses, il décide donc de quitter la ville car il veut justement sortir de cette zone de confort. II est d’ailleurs le premier résident à être parvenu à s’en aller. Le fils de Edward se rendra plus tard lui aussi dans la ville afin de voir si l’endroit est aussi merveilleux que ce que son père décrit.  Il réalisera que Spectre est un lieu très banal et qui n’a rien de si exceptionnel.

© Columbia Pictures

C’est justement ce qui fait son charme, il arrive souvent dans une vie que l’on tombe amoureux d’un endroit, qui n’a rien de particulier en soi, mais qui pour nous signifie beaucoup. C’est ce que Edward a ressenti avec Spectre, il s’est pris d’affection pour cette ville et ses habitants et décidera de l’acheter et de lui donner une seconde vie lorsque celle-ci tombait en ruine. « Big fish » est donc une œuvre qui arrive à traiter de la vraie vie en mêlant celle-ci à l’imaginaire.

Un autre passage que j’adore pour sa douceur et sa magie est le passage concernant le Cirque.

Une merveilleuse histoire d’amour.

Lors d’un spectacle, Edward aperçoit au loin une jeune fille dont il tombe éperdument amoureux, il en est convaincu, c’est la femme de sa vie. Le problème est qu’il ne connaît ni son nom, ni où elle habite. Il va travailler gratuitement pour le gérant du cirque qui la connaît, en échange il recevra un renseignement sur elle par mois. Évidemment celui-ci ne se privera pas de profiter de la naïveté de notre héros en lui donnant des informations très anecdotiques, comme lui confier que ses fleurs préférées sont les jonquilles.

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Néanmoins, ses petits détails sur sa bien-aimée ne cesseront de faire rêver Edward. Après trois ans de travail, Edward parviendra enfin à connaître son nom et le lieu où elle vit. II va se précipiter pour la rejoindre et entourer sa maison d’un champ de jonquilles. J’aime tellement cette histoire d’amour, je trouve ça tellement beau et romantique, personnellement cela me touche énormément. Le couple entre Edward et Sandra est mon préféré du cinéma.

Cette histoire nous montre également la détermination du héros, car même si tout cela n’est probablement pas entièrement vrai, le fait qu’il a dû faire beaucoup d’efforts pour conquérir l’élue de son cœur est évident et c’est cela le vrai sujet. Le message est qu’il faut se dépasser pour atteindre ses objectifs.

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Un final en apothéose

Attention, je vais révéler comment le long métrage se termine, il est temps de courir aller le voir si vous ne l’avez pas vu !

Le plus remarquable passage est pour moi la fin. Durant mon premier visionnage, je me disais que le long métrage était génial mais je ne savais pas vraiment comment ça allait finir, j’avais peur d’être déçu. C’est tout le contraire qui est arrivé, jamais une scène ne m’a autant touché que celle-ci.

Edward Bloom est atteint d’un cancer mais il est persuadé qu’il ne mourra pas de cette façon, car une sorcière lui a montré dans son œil, lorsqu’il était enfant, comment il allait s’en aller. Après une crise, Edward se retrouve à l’hôpital, il n’en a plus pour bien longtemps. Son fils va veiller sur lui et l’accompagner pour une toute dernière histoire.

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Sauf que cette fois-ci, c’est le fils qui va prendre la place du conteur et raconter à son père sa fin, telle qu’il a l’a toujours rêvé, auprès de toutes les personnes importantes de sa vie. Edward lui dit que c’est effectivement comme ça qu’il part, et puis il s’éteint. Cette scène est d’une telle puissance et beauté.

Car Edward n’est effectivement pas parti bêtement à cause de son cancer, il avait raison, il a eu le plus beau des départs, il est parti auprès de son fils, qui est parvenu à accepter son père tel qu’il était, en admettant que ses histoires fassent partie de lui.  Il décide de lui en relater une toute dernière, l’histoire de sa vie. Dans cette scène on a le réel et l’imaginaire qui se mêlent, le rêve et la réalité. C’est une séquence à la fois triste et sublime.

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Visuellement le film est en plus superbe et arrive parfaitement à retranscrire cet univers à la frontière entre la réalité et le conte de fées. Tout cela est porté par un casting grandiose, particulièrement Ewan McGregor, qui parvient avec brio à se fondre dans ce personnage unique qu’est Edward Bloom.

En conclusion, « Big fish » est pour moi une œuvre magique, une sorte de « Forrest Gump » féerique qui m’a complètement émerveillé. C’est une œuvre qui regorge de secondes lectures et de secrets, je n’ai pas abordé dans mon texte tous les thèmes traités par le long métrage, tant celui-ci est dense. Voilà, ce n’est pas évident de parler de son film préféré, mais je pense avoir enfin trouvé la manière de mettre par écrit tout l’amour que j’ai pour lui.

Big Fish, bande-annonce en ANGL sou-titrée FR :


Le Labyrinthe de Tim Burton, expérience immersive.