« Les rencontres à l’échelle » ont tissé de longue date des liens forts avec le monde arabe et la sensibilité qui fait l’âme de l’artiste est forcément touchée par le conflit au Proche-Orient. Non que celui-ci soit l’empreinte de cette édition, mais l’esthétique rencontre traditionnellement le social et le politique aux Rencontres à l’échelle.

Quand l’international résonne avec le local

La Friche Belle de Mai devient la plaque tournante des esthétiques des Suds pendant près de 15 jours où professionnels de la culture côtoient des visiteurs de tous horizons. C’est ça l’esprit de la Friche : un lieu de métissages, un lieu où s’invitent toutes les formes de créativité. La directrice des « Rencontres à l’échelle » Julie Kretzschmar, a porté une attention toute particulière, dans une programmation aussi riche que variée, à ces publics intergénérationnels et interculturels qui reflètent les changements sociologiques de Marseille.

Un évènement international qui entrelace des créations de pays du pourtour méditerranéen, du Continent africain mais aussi les multiples points d’ancrage de ses diasporas, dont par exemple celle de l’Archipel des Comores, communauté largement représentée dans la cité phocéenne.

Si le festival ne reçoit que des créations inédites, c’est que le passage par « Les Rencontres à l’Échelle » est un lieu « validant », un lieu où les créations (dont certaines ont été accueillies en résidence) peuvent s’épanouir et pour certaines finir de se construire avant de prendre la route pour nombre de pays européens. 

Éclectisme

« Les rencontres à l’échelle », nous emporte dans un vent frais de créativité dans le spectacle vivant mas pas seulement. Au programme : théâtre, danse, performances, mais aussi musique, cinéma, rencontres et autant d’invitations à des récits pluriels. Récits de JE, avec des seuls en scène dans la mouvance du stand up, récit de IEL de la femme transgenre Lauren Marx, récit de corps dans leur altérité qui se racontent ensemble, récit d’un « vivre à Mayotte en 2024 », récits qui questionnent des identités en mutation, les violences policières, notre ère de post-colonialisme…

En interrogeant les frontières dans l’espace public, certaines créations jouent avec l’extérieur jouissant des volumes à ciel ouvert de la Friche Belle de Mai et toutes se construisent avec le regard du spectateur aussi varié soit-il, libéré des carcans des « sachants ».  

Le mot « échelle » revêt plusieurs significations dont celle de petit bout de bois qui permet de sortir du bateau pour rejoindre la terre ferme, comme ces spectacles et autres créations qui, grâce à leur passage à Marseille, s’inscrivent dans une circulation mondiale sans hiérarchies.

Programme du festival ici.


Découvrez le Printemps de l’Art Contemporain à Marseille, le PAC