Avec MIMA Reload, le Millennium Iconoclast Museum of Art fait le point sur son projet après 6 ans d’ouverture au public. L’ensemble des œuvres exposées nous montre ce qu’est le musée et ses intentions pour l’avenir.

Les musées ont le plus souvent comme point de départ une collection qui mérite nécessite un lieu pour rencontrer son public. L’exemple le plus flagrant est le musée Picasso à Paris qui fût ouvert après l’acquisition des œuvres de l’artiste par l’Etat français lors de sa succession. Le MIMA va fonctionner différemment pour sa collection. À l’origine du musée, il y a une conception de la culture et pas une collection. Celle-ci va se développer au fil de ses expositions avec l’ambition de montrer le Zeitgeist ou image de l’esprit du millénaire.

En 2027, le musée évoluera, renaitra de ses cendres ou disparaîtra

L’exposition est divisée en 4 espaces distincts correspondant aux différents étages du musée. Après avoir dépassé le portique d’entrée et avant de monter au premier étage, il y a une mise en contexte de l’exposition et une explication du contenu des différents niveaux du musée. Cette introduction permet de se lancer dans les salles d’exposition en comprenant le propos global.

MIMA. Photo de Thomas De Backer

Au premier étage, on retrouve des œuvres inédites issues des collections qui sont exposées pour la première fois au MIMA. La thématique de ce lieu est la caverne en référence à Platon, car ces œuvres offrent au spectateur un regard neuf sur la culture et la société. Les œuvres du deuxième étage sont issues des précédentes expositions. Le fait de les voir rassembler au même endroit sous le thème du terrain de jeu montre la cohérence de l’ensemble des expositions passées et de la sélection des œuvres au sein de celle-ci.

MIMA. Photo de Thomas De Backer

Qu’est ce qui définit les collections du MIMA et, par extension, le musée lui-même ? L’intention initiale du musée était de mettre le spectateur au centre de son projet. La scénographie inventive et la conception décomplexée de l’art sont les moyens utilisés pour y parvenir. Les peintures, sculptures, graffitis, estampes et installations se rencontrent sans soucis dans les salles d’expositions. On peut lire une planche de BD puis tourner la tête pour contempler une œuvre de grand format avant de déambuler autour d’une sculpture. Les grands artistes internationaux côtoient les figures emblématiques belges. Sozyone Gonzalez qui est un artiste de la scène underground Bruxelloise est exposé à quelques pas de Steve Harrington, l’artiste et designer Californien qui est associé à la scène pop psychédélique.

MIMA. Photo de Thomas De Backer

2027 sera la date à indiquer sur la pierre tombale du MIMA. L’institution culturelle qui a vu le jour en 2015 annonce déjà sa fin à travers une installation au dernier étage de son bâtiment. Qualifié au début de musée du street art, le Mima est aujourd’hui l’endroit où une vision originale et non-dogmatique de l’art trouve son public. En 2027, le musée évoluera, renaitra de ses cendres ou disparaîtra s’il n’arrive pas à se réinventer et sa collection sera éparpillée aux quatre coins du globe. En attendant 2027, on a encore l’occasion de profiter de cette pièce majeure du paysage culturel Bruxellois et, pour ceux qui ne connaissaient pas encore le Musée, l’exposition MIMA Reload est une bonne occasion de le découvrir.