Patricia Darré, la célèbre médium, lève un coin du voile de mystères qui entoure les Templiers et explique qu’ils auraient été coincés dans l’Astral par des rituels magiques, et qu’ils veulent maintenant en sortir pour aider notre Humanité contemporaine qui en a bien besoin. Son ouvrage plein d’histoires et d’Histoire est passionnant. Je me suis attaché à un aspect particulier qui est l’interprétation du sceau des Templiers.

Patricia Darré est une ancienne journaliste de radio qui a vu ses dons médiumniques se révéler à elle à l’âge de 37 ans lorsqu’en 1995 une voix lui enjoint de prendre des notes par écriture automatique. Elle aime à rappeler que ses origines berrichonnes lui donnent les pieds bien sûr terre, et que cette première expérience l’a secouée, elle pensait alors qu’elle devenait schizophrène. Depuis lors ses expériences se sont multipliées et Wikipedia dit qu’elle prétend « être capable d’entendre, de voir, de parler, et d’établir de nombreuses communications avec des âmes et des esprits de personnes défuntes. ».

Ce n’est que quinze ans plus tard, à la demande de l’éditeur Michel Lafon, qu’elle écrit son premier livre relatant ses expériences de médium. Depuis lors, les ouvrages se sont succédés et Patricia Darré est devenue une auteure à succès. Souriante, simple et positive, elle est loin de l’image d’une Madame Irma murmurant sur une boule de cristal. C’est une femme charmante qui partage volontiers ses expériences lors de conférences qui drainent un public nombreux et passionné par le paranormal. Femme de cœur et généreuse, elle a pour principe d’offrir les bénéfices de ses conférences à des associations de bienfaisance, dont deux qui lui tiennent particulièrement à cœur : l’Association Laurette Fugain contre la leucémie des enfants, et les œuvres du Père André-Marie qui s’occupe des indigents, notamment à Madagascar avec le Père Pedro.

 

Ce livre m’a été pratiquement imposé. Il répond à une demande qu’on m’a faite.

Patricia Darré

Son dernier livre, Le Templier m’a dit, fait suite aux communications que l’auteur a reçues d’un templier défunt qui n’est autre que l’illustre Jacques de Molay, dernier Maître de l’Ordre du Temple, celui-là même qui fut brûlé de manière inique sur le bûcher à Paris le 18 mars 1314 en compagnie de Geoffroy de Charnay. Le roi de France Philippe le Bel poussa la cruauté jusqu’à utiliser du bois humide pour que le supplice dure plus longtemps. La malédiction que le Grand Maître des Templiers professa à ce moment a poursuivi ses bourreaux : « Pape Clément ! Chevalier Guillaume ! Roi Philippe ! Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste jugement ! Maudits ! Maudits ! Maudits ! Tous maudits jusqu’à la treizième génération de vos races ! » C’est la formule que l’on retrouve dans la série de livres Les Rois Maudits de Maurice Druon, et les suites de l’Histoire semblent s’accorder avec cette malédiction. 

N’oublions pas que les Templiers furent arrêtés le vendredi 13 octobre 1307 lors d’un gigantesque coup de filet simultané dans toute la France et que depuis lors le vendredi 13 a mauvaise réputation. Ce fut un coup de tonnerre dans tout le monde médiéval car les Templiers avaient développé un immense réseau bancaire basé sur les lettres de change. Cela fit le même effet que ferait aujourd’hui l’écroulement du système bancaire.

Patricia Darré est donc appelée à agir par le Grand Maître. Elle tentera au fur et à mesure des mois de comprendre ce que Jacques de Molay lui veut. Son enquête l’amènera à rejoindre l’Ordre du Temple tel qu’il fut restauré en 1954, et à s’entretenir avec de nombreux spécialistes dont l’alchimiste Patrick Burensteinas avec lequel les lecteurs de Culturius sont déjà familiers. Lisez ici l’article sur son dernier roman à clefs, La Bibliothèque d’Alexandrie, le Rêve de César.

Patricia Darré nous livre un ouvrage riche de rebondissements et d’informations historiques, mais aussi de révélations. Nous apprenons que les Templiers ont été bloqués dans l’Astral par magie, à la demande de ceux-là mêmes qui avaient été maudits par le Grand Maître. La mission de Patricia Darré sera de les en dégager.

Elle nous rappelle l’importance de l’étude qui crée l’équilibre, de la connaissance, du travail. Les matières que les Templiers étudiaient plus particulièrement pour ouvrir leur esprit étaient l’astrologie qui est l’astronomie antique, l’alchimie et aussi la spagyrie qui est la connaissance des végétaux qui soignent, le symbolisme et la mythologie, la magie, la kabbale. On comprend que tout cela ait pu paraître pas très catholique au Moyen-Age.

Parmi les nombreuses informations passionnantes que l’on trouve dans cet ouvrage je me suis attaché à celle qui décortique les différentes interprétations d’un symbole à la fois connu et méconnu de l’Ordre du Temple, le sceau représentant deux chevaliers protégés de leurs boucliers, montant un unique cheval, galopant de droite vers la gauche, leurs lances tendues en arrêt. Il faisait initialement partie du sceau en argent du Grand Maître inspiré des modèles byzantins, appelé aussi La Boule, et qui portait deux sceaux, celui du double chevalier d’un côté, et celui représentant le Mont de Temple, quartier général et première commanderie de l’autre. Une devise recouvrait les deux faces : SIGILLVM MILITVM d’un côté, se poursuivant sur l’autre face par DE TEMPLO CRISTI, c’est-à-dire « Sceau des Chevaliers du Temple du Christ. » Les deux faces sont donc indissociables, même si à un moment le sceau a été réparti entre deux possesseurs. Ce genre de sceau était utilisé dans tout le bassin méditerranéen, par les papes ou les rois de Jérusalem par exemple.

Les Templiers ont utilisé plusieurs symboles différents sur leurs sceaux, que ce soit l’Agnus dei, la Croix pattée, le Dôme du Rocher à Jérusalem, l’abrasax gnostique, l’aigle, et bien sûr ce symbole très particulier des deux chevaliers. Étaient-ils tellement pauvres qu’ils ne pouvaient se payer qu’un cheval ? Non évidemment, surtout dans un Ordre connu pour sa richesse. Même si l’image est très fraternelle, humble et symbolise la solidarité entre Templiers, avouons que ce n’est pas bien pratique pour aller au combat, d’autant plus que les statuts de l’Ordre prévoyaient qu’un Templier puisse avoir jusqu’à trois chevaux. Si ce n’est pas un symbole de pauvreté ni une image réaliste, alors qu’est-ce ?

Patricia Darré puise dans le syncrétisme templier et explique : « Ce sont les dieux jumeaux dans le Rig-Véda, qui est le recueil d’hymnes sacrés de l’Inde antique qui fait partie des quatre grands textes canoniques de l’hindouisme. Ce sont aussi les Dioscures de la mythologie grecque, c’est-à-dire Castor et Pollux, fils jumeaux du dieu Zeus et de Léda. Ils représentent les gémeaux de l’astrologie, la dualité du Tout, sans oublier Jakin et Boaz, les deux colonnes d’airain du Temple, œuvres d’Hiram Ier, un personnage biblique qui, après avoir aidé Salomon à construire le Temple, lui en fait cadeau. Nos cavaliers représentent aussi les deux pôles de l’initiation, c’est-à-dire l’homme ancien et l’homme nouveau, et enfin les deux saints si importants dans l’Ordre templier, Saint Jean-Baptiste et Saint Jean l’Evangéliste. »

Montsaunès – Eglise Saint-Christophe des Templiers – Chrisme de la façade.

Remarquons aussi la devise gravée Sigilum Militi XPisti, « Sceau des Chevaliers du Christ », qui est très curieusement écrit avec un mélange de lettres grecques et latines, puisque Christi est écrit avec les XP grecs. Ce symbole appelé chrisme, typique du christianisme, est devenu très populaire après le règne de Constantin au IVème siècle (In hoc signo vinces ; Par ce signe, tu vaincras, faisant référence à la vision de Constantin avant la Bataille du pont Milvius en 312) et se retrouvait souvent sur les boucliers de l’Ordre. Symbole à la fois religieux et militaire, il convenait parfaitement aux moines-soldats qu’étaient les Templiers.

Les deux lances qu’ils portent en parallèle les traversent comme un faisceau de lumière. Auraient-ils reçu la Lumière ?

Elle poursuit en nous parlant du cheval et sa fonction psychopompe, « qui dans de nombreuses mythologies, dont celles de l’Asie centrale, est un animal magique, clairvoyant, qui exerce une fonction de guide et d’intercesseur auprès des mourants pour leur passage dans l’autre monde. Cette croyance explique que dans de nombreux rites funéraires antiques, le cheval du défunt était sacrifié. Il jouait également un grand rôle dans les cérémonies magiques. Toujours en Asie centrale, les chamans disent utiliser des yeux de cheval pour voyager dans l’autre monde et les instruments rituels tels que le tambour étaient fabriqués de la peau de cheval. »

« Le cheval a aussi la réputation d’avoir la connaissance de l’eau. Il aurait le don de faire jaillir les sources. Dans une chanson de geste médiévale, on raconte l’histoire du cheval-fée Bayard, prisonnier sur une île et délivré par un enchanteur cousin des fils Aymon qui chemineront ainsi sur sa croupe. Là où marchait le cheval surgissent des sources, qui portent d’ailleurs son nom dans le Massif central, et qui ont la vertu d’éveiller les facultés supranormales et de favoriser l’inspiration poétique. Enfin, ce cheval a le don de révéler la connaissance aux Initiés. »

 

Les Templiers, on n’a pas fini d’en parler.

Patricia Darré

Patricia Darré nous explique que ce n’est pas seulement un livre mais un « objet » car selon les termes de l’auteur ce livre est « chargé ». Cette charge ne vient pas de l’écrivain car elle n’y a pas pratiqué de magie, mais peut-être des Templiers eux-mêmes qui ont un message à faire passer. Patricia Darré nous dit recevoir beaucoup de témoignages depuis la sortie du livre en octobre 2022 sur des phénomènes étonnants qui se produisent auprès de certains lecteurs, des rêves, des pas qui résonnent, des croix qui apparaissent sur des meubles sur lesquels le livre est posé ou des stigmates en formes de croix templière, des bruits grinçants qu’émettent les pages lorsqu’on les tourne, et bien d’autres grandes émotions. Non, ces phénomènes n’arrivent pas à tous les lecteurs, loin de là, mais peut-être certains sont plus sensibles que d’autres à l’histoire de l’Ordre, peut-être sont-ils des descendants de ces Templiers ? Personnellement je ne crois pas descendre de ces moines-guerriers catholiques, je suis essentiellement issu de familles de l’Europe Orientale et je n’ai pas été confronté à ces phénomènes. Mais le mystère des Templiers reste entier et ce livre n’en dévoile qu’une petite partie. 

Attention : scoop ! Puisque les Templiers continuent à «demander beaucoup de choses » à Patricia Darré, elle annonce dès maintenant qu’il y aura une suite à ce livre pour, comme elle le déclare le 20 mai dernier sur son groupe Facebook, communiquer sur « ce qu’ils veulent aujourd’hui, comment et pourquoi ils sont revenus, comment et pourquoi ils influent sur la vie de tout un chacun. C’est un véritable mystère, je n’ai jamais été confrontée depuis trente ans que je suis dans le paranormal à de tels phénomènes, à une telle histoire, à une telle pression, et aussi à une telle merveille. »

Une belle promesse de nouvelles aventures à venir.

Lisez ici l’interview de Patricia Darré sur les invocations de morts.