Le Design Museum Brussels propose, du 1er avril au 28 août, le travail photographique de
l’architecte et designer française Charlotte Perriand (1903-1999). Présentée lors de la dernière édition des Rencontres d’Arles, l’exposition « Charlotte Perriand. Comment voulons-nous vivre? Politique du photomontage » offre un regard inédit sur l’œuvre méconnue de l’artiste, pionnière aventureuse de « l’art d’habiter » en lien avec la nature.

Quand on pense aux photomontages des années 30, on pense d’abord aux dadaïstes Allemands comme Heartfield ou aux constructivistes Russes. À la même époque, Charlotte Perriand va utiliser cette technique pour exprimer ses revendications sociales.

Charlotte Perriand est née en 1903, elle va suivre une formation aux Arts Décoratifs. Elle travaillera étroitement avec Le Corbusier pour le mobilier de la villa Roche qui est aujourd’hui devenue la fondation Le Corbusier. En dehors de son travail d’architecte et de designer, Charlotte Perriand va pratiquer la photographie.

La photographie est au centre de l’exposition, le médium est considéré comme celui des masses et de la modernité. Les images sont dispersées tout au long de la visite dans des cardes, dans les vitrines tables ou sous forme de fac-similé de négatifs. Celles-ci sont prises par Charlotte Perriand elle-même, par François Kollar ou par les photographes de l’agence Alliance-Photo. Les tirages sont issus des archives personnelles de l’artiste. Ces prises de vues seront la matière première des immenses photomontages présentés dans l’exposition.

L’art soviétique aura une grande influence sur Charlotte Perriand. Elle sera introduite dans diverses associations soviétiques par l’architecte Russe Nikolaï Kolli qu’elle côtoya dans l’atelier de Le Corbusier. Elle effectuera plusieurs séjours en URSS durant lesquels elle documentera les créations architecturales Soviétiques. La pratique du photomontage comme outil monumental de communication à destination des masses la frappera. Le temps passé au sein de la nation communiste lui permettra de se rendre compte de la réalité de ce régime inégalitaire qui est loin de l’égalité du peuple promise par l’idéologie marxiste.

Les questions sociales liées au changement sont au centre des préoccupations de l’artiste. Les conditions de vie déplorables dans les banlieues parisiennes seront le sujet de son photomontage La Grande Misère de Paris dévoilé lors de l’exposition de l’habitation au Salon des arts ménagers de 1936. L’œuvre est en deux parties. La première montre la réalité des banlieues et la seconde fait office de motif d’espoir avec une composition dynamique et moderne.

Les réalisations de l’artiste pour le ministère de l’agriculture sont le point d’orgue de l’exposition. L’antichambre du ministère réalisé en 1936 et le pavillon de l’Exposition internationale des arts et techniques de 1937 montrent la dureté de la vie rurale des paysans au travers des photomontages faits de photographies glorifiant le travail de la terre et de slogans demandant une plus grande équité.

Charlotte Perriand. Comment voulons-nous vivre ? Politique du photomontage
01.04 > 28.08.2022

Horaires
Tous les jours – 11h > 19h