« The Wait » est un film espagnol, une œuvre au rythme très lent (peut-être même un peu trop) et d’une extrême noirceur.

Ce n’est pas un long métrage à voir si vous n’avez pas le moral, car le film fait mal. Nous sommes plongés en plein cœur de l’Andalousie, on observe la violente descente aux enfers d’un fermier, qui va perdre tout ce en quoi il tient et voir sa vie peu à peu s’éclater en morceaux. Le film arrive à créer une atmosphère unique très pesante et oppressante, je ne suis pas un grand amateur de films contemplatifs à rythme lent, mais ici, c’est nécessaire et cela fonctionne.

Un protagoniste brisé et torturé

Le but ici est d’immerger le spectateur dans le mental meurtri du personnage principal. Après avoir perdu son fils et sa femme, cet homme va se retrouver seul dans sa grande ferme. Il est livré à lui-même, on s’identifie à lui, on ressent comme lui ce sentiment d’isolement et également cette sensation que la vie n’a plus de sens, car tout ce qui comptait n’est plus là.

L’acteur espagnol Victor Clavijo © Film Factory Entertainment

Cet homme décline, il est perdu dans l’immensité de sa ferme, laissé avec son désespoir et ses idées noires. La performance de Victor Clavijo est remarquable, il a la lourde tâche de porter le film sur ses épaules, car tout est observé du point de vue du protagoniste et il s’en sort avec brio. Avec un seul regard, il parvient à nous transmettre les émotions du personnage.

Le scénario est très bien tourné, il y a un mystère qui plane tout le long du film et qui se révèle petit à petit, jusqu’à nous mettre un coup de poing en pleine figure. De plus, le film possède une mise en scène très inventive. Il se permet des moments de folies que je trouve très réussis, notamment lors des hallucinations du protagoniste.

Le réalisateur du film, F. Javier Gutiérrez © Film Factory Entertainment

Je préviens que « The Wait » est un long métrage terriblement sinistre et noir. C’est poisseux, pessimiste et sans espoir, ce n’est pas un film que je pourrai voir tous les jours. Cependant, il s’agit d’une œuvre très réussie dans sa représentation, puissante, et que je suis très heureux d’avoir découverte grâce au BIFFF.


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