Martin Scorsese a présenté, en qualité de réalisateur, son nouveau long métrage, Killers of the Flower Moon, au Festival de Cannes 2023, ce 20 mai, pour une avant-première magistrale et spectaculaire, hors compétition selon ses volontés.

Eric Roth, le scénariste du film, s’est inspiré d’un roman de David Grann publié en 2017, chez Globe. Ce roman prend, lui-même, largement appui sur des faits bien réels. En effet, il s’agit de l’une des plus terribles affaires criminelles américaines, motivée par l’or noir, qui sommeille tranquillement, depuis une éternité, sous le sol états-unien. Il se trouve que la découverte de cette nappe bien paisible bouleverse, considérablement, une famille amérindienne, autochtone, à grand coup de colonialisme cupide !

Concernant le titre du long métrage

JaNae Collins, Lily Gladstone, Cara Jade Myers et Jillian Dion dans « Killers of the Flower Moon », ©Apple TV+

Killers of the Flower Moon peut être traduit par Tueurs de la fleur de lune. Le choix du titre Killers of the Flower Moon, rappelle une expression d’Elise Paschen, une poétesse de la tribu amérindienne Osage, qui fait référence à des fleurs proliférantes qui poussent de façon endémique au détriment des bleuets et des violettes qu’elles supplantent chaque mois de mai en fonction de certaines phases lunaires…Métaphoriquement cela évoque, clairement,  l’homme blanc, peu scrupuleux, avide de profit, qui s’approprie les terres des Amérindiens sans crier gare !

Si vous souhaitez parcourir le poème ayant inspiré le titre de l’œuvre de David Grann repris par Martin Scorsese, intitulé Wi‘-gie, de cette poétesse, rendez-vous sur le lien suivant : poetryfoundation.org.

L’affaire criminelle sur laquelle le synopsis se base

Le  roman de David Grann, intitulé La note américaine dans sa traduction française, tant inspiré et inspirant, relate des faits réels et l’enquête qui en a effectivement résulté. En effet, le FBI mena cette investigation relative à plusieurs meurtres commis au sein des membres d’une même famille amérindienne Osage. Le synopsis relate la découverte de gisements importants de pétrole dans la région d’Oklahoma aux États-Unis, dans les années 1920, sur les terres de ces amérindiens. En effet, face à ce flot d’or noir, nombreux sont « les blancs »  à être attirés…cette véritable ruée vers l’or…noir, est ce qu’on a pu nommer, « la conquête de l’Ouest » !

Un mot sur Martin Scorsese

Lily Gladstone et Martin Scorsese dans « Killers of the Flower Moon », ©Apple TV+

Martin Scorsese, octogénaire accompli, possède une importante filmographie, enviée par ses confrères, tant par sa qualité que par sa quantité. L’auteur de Taxis driver, d’origine sicilienne, choisit de collaborer, une nouvelle fois, bien sûr, avec Robert De Niro (on ne change pas une équipe qui gagne !) en lui adjoignant, Léonardo DiCaprio. Il les glisse sur le devant de la scène, pour un duo de choc, et  aux côtés de Lily Gladstone, qui fait des étincelles et est encensée par la critique.

Jesse Plemons, Brendan Fraser et John Lithgow font partie du casting ! Le film de ce réalisateur de talent a suscité lors de sa projection, au Festival de Cannes 2023, un vif intérêt et des avis, particulièrement élogieux. Martin Scorsese, réalisateur et producteur a bien d’autres casquettes ! Bien curieusement, il a initialement souhaité entrer dans les ordres, du fait d’un contexte familial sicilien ultra catholique. Cette orientation ne correspondait pas à son caractère jugé trop indépendant. Il a grandi au cœur d’un quartier italien au Sud de Manhattan et s’est très vite pris d’une curiosité passionnée pour le cinéma. Il est vrai qu’il était friand des salles obscures qu’il fréquentait souvent avec ses parents. Il commence par réaliser des courts-métrages puis enchaîne rapidement avec des longs-métrages, souvent primés, à l’image des Infiltrés, Taxis driver ou encore Les Affranchis.

Quand sort Killers of the Flower Moon ?

Le film du célèbre réalisateur, Martin Scorsese, fait du bruit lors de sa projection à la soixante seizième édition du Festival de Cannes, ce 20 mai, cependant nous ne le retrouverons dans les salles françaises qu’en octobre prochain, il est programmé pour le 18! Le vingt-septième film du cinéaste, aux allures de western, dure plus de deux cents minutes, trois heures et vingt six minutes précisément, et saura vous divertir. Venez nombreux cet automne assister à la sortie nationale du nouveau chef d’œuvre scorsesien !

Aux États-Unis, une sortie préalable, « limitée », est prévue le 6 octobre 2023. Et sa sortie américaine définitive et non limitée aura lieu le 20 octobre de cette même année. Vous pourrez visionner ce film, de plus, sur Apple TV + en automne prochain…la date n’a pas encore été dévoilée. Le film a, d’ailleurs, reçu deux cents millions de dollars de la part d’Apple pour permettre son aboutissement et par là même sa sortie en salle ! Sacrée cachet…digne des plus grands films hollywoodiens !

Ces dates peuvent être sujettes à des modifications ultérieures. C’est donc la France qui est en première ligne puisque le réalisateur a présenté son film au Festival de Cannes, dans la salle Debussy du palais des Festivals, ce printemps-ci et au plus grand bonheur des Français !

Vous pourrez visionner la bande-annonce, en version originale, de ce long-métrage trépidant sur le lien suivant, elle ne déflore en rien ce chef-d’œuvre à l’américaine.

Les premiers retours sur Killers of the Flower Moon

Robert De Niro et Leonardo DiCaprio dans « Killers of the Flower Moon », ©CANNES FILM FESTIVAL 

Nous pouvons lire, dans le journal Libération, ces mots laudatifs : « Entre la maestria et les méga stars Robert De Niro et Leonardo DiCaprio, la très scorsesienne fresque historique de Martin Scorsese, sur une série de meurtres commis dans une communauté autochtone de l’Oklahoma, s’impose comme un grand spectacle alternatif. »

Le journaliste, critique et écrivain, Eric Neuhoff, du Figaro n’est pas moins enthousiaste puisqu’il annonce que le cinéaste présent au Festival cannois a, je cite, « décroché la lune avec Killers of the Flower Moon. Soudain, la Croisette s’est mise au garde-à-vous comme un seul homme. » Il ajoute admirativement que : « Martin Scorsese se penche sur le péché originel de son pays. Cela méritait une fresque pareille. On s’immerge dans cette saga comme on descend un fleuve. Le flot nous transporte. L’Histoire défile, impénétrable. ».

Alexandre Janowiak surenchérit en attestant que « le film est une fresque inouïe et un geste de cinéma miraculeux » sur Écran large. Il ajoute que Lily Gladstone, actrice indienne, est « excellente et touchante », qu’il s’agit de la « vraie âme du film »…

Le casting est ovationné, l’alliance incroyable, de deux acteurs détonnants Robert De Niro et Léonardo Di Caprio, laisse, d’emblée, sans voix… « Le dernier film de Martin Scorsese (de retour à Cannes 37 ans après y avoir présenté « After Hours ») marque sa dixième collaboration avec Robert De Niro et la sixième avec Leonardo DiCaprio. Et pour la première fois, les deux légendes se retrouvent devant sa caméra. De quoi faire frémir leurs innombrables fans. » déclare, ce 21 mai, le journaliste Jimmy Boursicot, sur Nice-matin.

Odile Tremblay, invitée du Festival cannois et journaliste ajoute élogieusement que « Scorsese n’a jamais fini d’explorer l’ADN américain tissé de violence et de cupidité. Il y plonge de nouveau avec sa dextérité légendaire, des images saisissantes, un amour de la population autochtone mis en scène. » Notre regretté Marlon Brando aurait sûrement apprécié !

Dans le quotidien Les Échos, l’écrivain Adrien Gombeaud compare le long métrage à une « fresque criminelle vertigineuse », « située quelque part entre le western, le film noir et la tragédie antique. ».

Sur Cinéman, Kevin Pereira conclut, « Killers of the Flower Moon est une immense œuvre testamentaire qui jouira incontestablement d’une place privilégiée dans la filmographie du maître. ».

Que d’éloges ! Certes, la durée du film a aussi fait jaser mais les critiques déferlent comme une vague de louanges…Sur Franceinfo Culture, Jacky Bornet est plus mitigé puisqu’il déclare que « si Killers of the Flower Moon met bien en place son intrigue sur fond de reconstitution somptueuse des années 1920, le film s’enlise rapidement dans des scènes sur-dialoguées au détriment de l’action. DiCaprio y interprète un benêt sous l’emprise d’un De Niro manipulateur sans nuances. Un bavardage dont Martin Scorsese n’est pourtant pas coutumier. ».

À ces critiques cinématographiques s’ajoutent les neufs minutes d’applaudissements consécutives déclenchées lors de l’avant-première du film du célèbre réalisateur… standing ovation enflammée et légendaire ! Scorsese reçoit un hommage à la hauteur de ses prouesses qui marquent le septième art.