« Twisters » : On ne combat pas ses peurs, on les chevauche
Un bon film catastrophe qui décoiffe et qui nous sort de la torpeur estivale à grands coups d’effets spéciaux. Pour ceux qui passent leurs vacances au soleil cela apportera un petit coup de frais, et ceux qui sont sous la grisaille et s’en plaignent se rappelleront que cela pourrait être pire : cela pourrait être « Twisters ».
UGC partage le synopsis de ce film à l’affiche depuis peu : « Ancienne chasseuse de tornades, Kate (Daisy Edgar-Jones) est encore traumatisée par sa confrontation avec une tornade lorsqu’elle était étudiante. Désormais, elle préfère étudier le comportement des tempêtes en toute sécurité depuis New York. Mais lorsque son ami Javi (Anthony Ramos) lui demande de tester un nouveau détecteur de tornades, elle accepte de retourner au cœur de l’action. Elle rencontre alors le charmant et téméraire Tyler Owens (Glen Powell), célèbre pour ses vidéos de chasse aux tornades postées sur les réseaux sociaux. Alors que la saison des tempêtes atteint son paroxysme, des tornades d’une ampleur sans précédent mettent leurs vies en péril. »
T’as déjà vu un truc pareil ? – Jamais ! © Universal Pictures / Warner Bros
Nous retrouvons une sorte de suite du fameux « Twister » au singulier, un bon film catastrophe de Jan de Bont sorti en 1996, avec Helen Hunt et Bill Paxton. Le scénario fut co-écrit par l’écrivain américain Michael Crighton (1942-2008), auteur notamment de best-sellers comme Jurassic Park et Le Monde Perdu. La version de 2024 de Lee Isaac Chung est au pluriel, car on assiste ici à la fusion de deux immenses tornades. Toujours plus fort, toujours plus destructeur. On reprend une bonne idée et on l’amplifie. Mais Twisters n’est pas ni un remake, ni un prequel. Ce serait plutôt un sequel, un film unique qui est dans la lignée du précédent sans être directement lié à celui-ci. D’ailleurs aucun des acteurs de 1996 n’apparaît dans celui de 2024.
Daisy Edgar-Jones et Glen Powell © Universal Pictures / Warner Bros
Les expériences VORTEX
L’idée de ces films se base notamment sur les expériences VORTEX, c’est-à-dire Verification of the Origines of Rotation in Tornadoes Experiment, ou en bon français : pourquoi ce vent à décorner les bœufs ? Ce sont des campagnes d’études en milieu naturel et venteux, au cœur des tornades, menées par plusieurs organismes américains et internationaux sous l’égide du National Weather Service. La première campagne VORTEX 1 a eu lieu en 1994-1995 et fut suivie du film Twister en 1996. Hasard, coïncidence ? Je ne crois pas. La seconde campagne d’études VORTEX 2 eut lieu en 2009-2010. Ces campagnes in situ ont permis d’affiner les connaissances des scientifiques sur la formation des tornades, leur durée de vie et leur dissipation.
L’Échelle de Foujita classe les tornades en fonction des dégâts qu’elles occasionnent © Universal Pictures / Warner Bros
Étude indispensable aux États-Unis où les tornades sont monnaie courante dans la région des Grandes Plaines, et plus particulièrement dans la fameuse Tornado Alley, en gros le Centre des États-Unis. Aujourd’hui on constate une concentration des tornades dans la vallée du fleuve Misssissipi, dans une région surnommée Dixie Alley. Souvent meurtrières, la tornade du 22 mai 2011 qui a touché la ville de Joplin dans le Missouri à fait 158 morts et 1150 blessés, ainsi que 2,8 milliards de dollars de dégâts, la plus coûteuse de l’histoire américaine. Elle a été classée EF5, c’est-à-dire la catégorie la plus destructrice sur l’Échelle améliorée de Foujita. Cela représente des vents d’une vitesse entre 420 et 510 km/h. Les tornades EF5 peuvent causer des dégâts très importants à de grosses structures comme les écoles et les motels, elles arrachent les toits et les murs des immeubles. On les surnomme « Le Doigt de Dieu ».
Bande-annonce en FR :