Zinaïda Serebriakova, la peinture lumineuse
À l’occasion du centenaire de l’installation de la peintre Zinaïda Serebriakova en France, une très belle exposition d’une cinquantaine de ses œuvres lui rend hommage à Paris.
Illustration: Zinaïda Serebriakova, Autoportrait à la table de toilette, (1909) © Wikipedia Commons
Consacrée à l’œuvre de la remarquable artiste russo-française Zinaïda Serebriakova (1884-1967) l’exposition marque deux dates importantes : le 140ème anniversaire de l’artiste et le centenaire de son installation en France en août 1924. C’est la première exposition personnelle de l’artiste en France après un long silence. Elle présentera l’œuvre, y compris des tableaux peu connus, de l’une des femmes artistes majeures du XXe siècle.
Zinaïda Serebriakova, « Autoportrait en Pierrot », (1911) © Wikipedia Commons
L’exposition comprend une cinquantaine d’œuvres, exécutées dans différentes techniques (huile, tempera, pastel, fusain) et représentant presque toutes les facettes de son art : ses célèbres autoportraits, des portraits d’enfants qui étaient ses modèles de prédilection, des esquisses de genre, des paysages du Maroc et de diverses régions de France, d’Italie et de Suisse, des natures mortes exquises et des nus sensuels.
L’exposition présente également pour la première fois les objets et outils personnels de l’artiste : son chevalet, ses pastels, ses pinceaux et ses peintures, ce qui permettra aux visiteurs de ressentir l’ambiance dans laquelle ses chefs-d’œuvre ont été créés.
Zinaïda Serebriakova, une artiste issue d’une famille d’artistes
issue de la famille Benois – Cavos – Lanceray, connue par ses descendants talentueux, dont les ancêtres étaient venus de France et d’Italie en Russie, a porté dans son œuvre un lien inextricable entre différentes cultures, enrichissant à la fois les écoles d’art russe et française.
Zinaïda Serebriakova, « Au Petit Déjeuner », (1914) © Wikipedia Commons
Ses premiers tableaux lui ont déjà valu une renommée importante. Son Autoportrait à la toilette (1909) a été immédiatement acquis par la Galerie Tretiakov. Puis elle a peint des toiles célèbres telles que Au petit déjeuner, Le Bain, Toile de blanchiment, une série consacrée au ballet, et bien d’autres encore.
Son œuvre se caractérise par une vision joyeuse et lumineuse du monde. Le charme de la féminité et les impressions de la nature sont transformés dans des formes précises et classiques du langage artistique, caractérisé par un laconisme et la géométrie des lignes. Après la révolution de 1917, l’incendie de son domaine familier Neskoutchnoyé et la mort de son mari en 1919, Zinaïda s’est retrouvée sans moyens avec quatre enfants et une mère âgée à sa charge. En août 1924, à l’apogée de sa créativité, l’artiste est partie pour la France, la patrie de ses ancêtres, dans l’espoir d’y trouver un revenu stable.
Zinaïda Serebriakova, « Autoportrait à la table de toilette », (1909) © Wikipedia Commons
En France, Serebriakova travaillait beaucoup, tout en restant fidèle à la voie réaliste qu’elle s’est choisie. Elle recherchait des impressions naturelles lors de ses voyages en France, en Italie, en Angleterre, en Suisse, en Belgique, au Maroc, dans des visages d’enfants et de ses connaissances, dans de rares modèles qui lui donnaient l’occasion de revisiter l’image du corps nu.
Zinaïda Serebriakova participait à des expositions depuis 1910, mais sa première exposition personnelle a eu lieu à Paris en 1927. La dernière grande exposition organisée en France du vivant de l’artiste a eu lieu en 1938.
Exposition au Centre Spirituel et Culturel Orthodoxe Russe, 1 Quai Branly, 75007 Paris, jusqu’au 8 janvier 2025
« Le Vourdalak », une histoire de vampire d’Alexis Tolstoï adaptée au cinéma en France