La diffraction est la déviation d’une onde devant un obstacle impénétrable.  « Diffraction », le titre de l’exposition d’Alexandra Mein, fait référence à la distorsion, non seulement de notre propre interprétation du monde qui nous entoure et de la façon dont nous le vivons, mais aussi de l’interprétation elle-même (pourquoi interprétons-nous comme nous le faisons?). Une exposition qui se tiendra du 02 septembre 2023 au 29 octobre 2023 au Serres du Botanique.

Des surfaces réfléchissantes sont incorporées dans certaines œuvres d’Alexandra Mein. L’image du visiteur se reflète dans les différents miroirs, créant un subtil moment de dépaysement. Dans d’autres oeuvres, le corps humain n’est qu’un vague souvenir. Seule l’essence est encore présente, au propre comme au figuré.

Les sculptures d’Alexandra Mein se caractérisent par une rencontre entre des formes organiques et des structures pures et cristallines, faisant régulièrement écho à des sculptures historiques. Elles semblent avoir poussé sur une chaise, un tabouret ou jaillir d’un morceau de marbre. Distinctif, leur aspect inachevé renforce une sensation de mouvement. Il encourage le spectateur à étoffer davantage les formes suivant sa propre interprétation.

La complexité de l’humain – ne pouvant être capturée en une explication unique – se révèle et vit dans le travail de l’artiste. Ses sculptures peuvent être vues comme s’effritant ou grandissant, anthropomorphes ou zoomorphes ; elles ne sont ni féminines ni masculines mais vacillent entre ces deux états.

Par essence, chaque œuvre évoque la fascination pour l’être humain et pour le comportement qu’il a envers lui-même, les autres et son propre environnement. Pourquoi nous comportons-nous comme nous le faisons ? Est-ce une interaction, une danse et/ou un combat entre notre subconscient (nos désirs et nos émotions) d’une part, et notre raison d’autre part.

Le Botanique invite également Alexandra Mein à concevoir et réaliser une sculpture monumentale en bronze qui sera implantée dans les Serres du Botanique en 2024. La sculpture sera inspirée partiellement des statues du projet initial de Charles Van der Stappen et Constantin Meunier, commandées en 1892 pour les Jardins du Botanique, évoquant le temps, les saisons, les motifs végétaux et animaliers.

Alexandra Mein

Alexandra Mein est née en 1979 à Bruxelles. Elle a obtenu son diplôme de créatrice de mode à l’Académie Royale d’Anvers avant de passer, quelques années plus tard, aux arts visuels. Depuis, elle se concentre principalement sur la sculpture. Elle a été invitée à plusieurs résidences d’artistes notamment à la School of Visual Art, New York, au Loft, Collection Alain Servais, Bruxelles et à la Thaillywood Artist Residency, fondée par Marie et Hugues Taittinger, Thaïlande.

La place du corps a une telle importance dans le travail d’Alexandra Mein, qu’elle a, outre sa pratique sculpturale, beaucoup travaillé avec des danseurs et des chorégraphes. Elle a conçu et réalisé des décors et des costumes en collaboration avec des chorégraphes de danse contemporaine tels que Damien Jalet, Erna Ómarsdóttir et Qudus Onikeku. Ces créations ont été présentées au Festival d’Avignon, au Melbourne International Arts Festival, au Festival international des Arts de Tokyo et au Louvre à Paris.

Son travail a été exposé internationalement à New York au Clemente Center, à la Westside Gallery, à la Newhouse – Center Of Contemporary Art et à la Anton Kern Gallery. En Europe, au Palais d’Iéna (Paris), en Belgique au STUK Kunstencentrum, au Botanique, à l’Atelier Jespers, à la Whitehouse Gallery, chez Aeroplastics et à la Maison particulière.

Aujourd’hui, Alexandra vit et travaille à nouveau à Bruxelles, après avoir vécu pendant six ans aux Etats-Unis, d’abord à Princeton puis à Brooklyn.