Des glaces, en passant par les skateboards et les biscuits acidulés… Je vous propose ici de visiter l’expo d’un artiste Street Art, HeRsK, qui aura lieu du 3 novembre jusqu’au 12 novembre à la Galerie Absolute à Bruxelles. L’occasion de faire découvrir l’histoire du mouvement en même temps que le parcours de l’artiste. Prenez de quoi manger en lisant cet article.

Street Art, les débuts d’un mouvement de masse

Taki 183 a été le premier tagueur reconnu dans le milieu, et le premier à donner une interview dans les médias dans les années 1970. Rappelez-vous de cette époque dont on peut encore en admirer les vestiges dans des vidéos d’archive sur YouTube, avec les trains griffés de la signature de leurs orfèvres du soir, qui se risquaient à sortir la nuit et tentaient d’éviter à tout prix la police.

© HeRsK

Très vite, le graffiti est devenu le symbole de New York à travers le monde, et ses artistes étaient des sortes de hipsters branchés avant l’heure. Le Street Art a suivi de près l’évolution de la culture hip hop et, de phénomène marginal fustigé par les autorités, il est devenu très vite le moyen d’expression, de liberté et de réunion des quartiers défavorisés face à la culture élitiste.

Cette culture élitiste qui commence de plus en plus à ouvrir ses portes à ce mouvement, symbole d’une époque où les jeunes semble être les chantres culturels de l’avenir. Les premières expositions consacrées à ce genre sont inaugurées au début des années 80. Comme le hip hop, le Street Art envahit le monde, tout comme ces nouveaux sons issus de la musique électronique, du reggae et du funk, avec l’ajout de flow racoleurs.

© HeRsK

Le Street Art envahit tous les espaces publics, des métros jusqu’aux façades, et cela partout dans le monde. La ville de Paris déclare même que ce mouvement est problématique. Découvrez ici les réactions des parisiens en 1982, une époque où, comme à New York, les graffitis étaient partout.

Il va s’appeler HeRsK

À la fin des années 80, un petit garçon d’Argenteuil de passage à Paris est subjugué par cet art libre, expressif et coloré . Comme tout enfant qui découvre sa vocation, il cherche très vite à devenir un expert en empruntant les bombes de carrosserie dans le garage de son père.

Ca y est, celui qui sera plus tard HeRsK vient de trouver sa voie, tel un Keith Harring qui a déclaré «Je suis né pour dessiner ». Comme beaucoup de futurs artistes, HeRsK griffonne sur du papier des croquis de plus en plus élaborés, à l ‘heure où beaucoup d’ados se contentaient de dessiner un mystérieux S sans trop en comprendre la signification, comme le média Vice le rappelle.

HeRsK, l’artiste gourmand © HeRsK

Il fait la rencontre de Giovanni Ingrato qui l’immerge complètement dans le mouvement Street Art. Un jour, en peignant des panneaux, il fit le lien entre son dessin et la forme de la glace appelée Esquimau. HeRsK décide dès lors de fabriquer ses propres «glaces » en bois sur lesquelles il ajoutera des magnifiques couleurs.

Il s’attaquera également à des répliques de pots de peinture, tablettes de chocolat, biscuits, skateboards, sucettes aux accents pop, et bien sûr des murs, comme tout artiste de Street Art qui se respecte.  Car le Street Art est avant un art qui doit être vu par les gens quand ils sortent de chez eux, dont beaucoup ne vont pas forcément franchir les portes des musées.

Le concept de « Distinction »

Bien que encore critiqué par certains académiciens de l’art, qui jugent encore utile de considérer le sérieux d‘une oeuvre en fonction d’une certaine « distinction », je vous renvoie ici aux travaux du sociologue Pierre Bourdieu qui a bien analysé le jugement des cultures grand public par certaines personnes, qui n’est relié in fine qu’à un jugement de classe.

Je fais aussi du Street Art, illustration originale de Meurat sur Instagram © Meurat

Le Street Art se veut visible de tous, y compris par ceux qui n’ont pas forcément de culture en histoire de l’art. Je pense même que nous sommes très nombreux dans ce cas, car l’histoire de l’art n’est pas enseignée dans les cursus scolaires non artistiques. Seule une minorité spécialisée peut appréhender l’art et ses différents concepts qui peuvent paraître ardus aux profanes, même parmi ceux qui investissent dans les œuvres des artistes.

Le Street Art propose des concepts compris par tous, des références au quotidien, aux films,  aux séries, ou même à des sujets à caractère politique que tous peuvent comprendre, comme le fait si bien le mystérieux Bansky qui multiple les scandales pour conscientiser les foules.

L’expo HeRsK à Bruxelles

Le travail de HeRsK se veut facile à comprendre, et c’est peut-être pour cela qu’il est touchant, avec sa patte pop assez prononcée. Pour en revenir à son intention du début qui était de marquer sa présence et d’exister dans l’espace urbain, HeRsK n’a pas manqué de promouvoir l’une de ses expos passées sur un métro à Montpellier. Si vous avez manqué cette expo, voyez la vidéo un peu plus bas.  

HeRsK remet le couvert, cette fois-ci à Bruxelles, en collaboration avec la Galerie Absolute qui ouvre son studio pour une expo au Sablon du 3 novembre au 12 novembre. La galerie n’a pas hésité à mettre les petits plats dans les grands, et lance cet évènement avec des rencontre avec l’artiste et DJ. L’artiste vaut le détour et réussit brillamment à combiner le Street Art avec les accents pop du merchandising.

Du vendredi 3 novembre au 12 novembre 2023 au studio de l’Absolute Gallery, Rue de la Paille 11 -1000 Bruxelles, une galerie qui défend le pop art et le Street Art. Avis aux passionnés !

Découvrez sur Culturius le Street Art à Bruxelles.

Le travail de HeRsK à Montpellier :