« Heureusement qu’on est au BIFFF, tu vois ça chez toi, tu piques du nez » Voilà le commentaire de mon voisin lors de la séance de « Planète B », cela résume très bien la véritable épreuve qu’a été de voir ce film jusqu’au bout…

Ce qui est génial au Brussels International Fantastic Film Festival, c’est que lorsque le film n’est pas bon, la salle réagit en conséquence et rend l’expérience très plaisante malgré tout. On est tous ensemble à subir le visionnage d’un navet et on s’amuse à relever toutes les âneries qui défilent sous nos yeux. Ce sont de beaux moments de rigolades.

Un bide total !

« Planète B » est de loin le plus mauvais film que j’ai découvert lors de cette édition du festival. (pourtant, j’ai vu « Screamboat » qui nous présente un « Steamboat Willie » tueur et c’était meilleur, c’est dire…) Le long métrage nous plonge, en gros (l’écriture est tellement désastreuse que je n’ai pas tout compris) dans une France où les opposants au système sont enfermés dans une prison virtuelle. Nous allons suivre des prisonniers qui vont tenter de s’en sortir.

© Les Films du Bal

La première chose qui frappe lorsqu’on observe « Planète B », c’est le décalage entre le ton très sérieux voulu par la réalisatrice et le ridicule absolu des dialogues, qui empêche le spectateur de s’impliquer dans les enjeux. Toutes les répliques sont ringardes et mal écrites, il n’y a aucune conversation qui semble naturelle.

La salle a, par exemple, éclaté de rire lorsque l’héroïne s’approche d’un vieil homme ayant perdu ses jambes. Elle le regarde avec insistance, jusqu’à ce que celui-ci se retourne et lui dise avec un air accusateur « Vous n’avez jamais vu un cul-de-jatte ? » La bêtise de la réplique et le ton complètement artificiel de l’acteur, mélangés à l’intention dramatique de la scène, qui ne fonctionne absolument pas, a contribué à rendre ce passage extrêmement drôle malgré lui. On est clairement sur un dialogue nanardesque, car à aucun moment, le film n’avait la volonté de faire rire.

Un long métrage atrocement mal écrit

II arrive également souvent que lors de conversations entre deux protagonistes, l’un d’eux doit répéter la phrase qu’il vient de dire à l’autre, car elle n’a pas été comprise. Vous me direz que c’est normal, ce sont des choses qui ont lieu régulièrement dans des discussions. Sauf que dans « Planète B », cela se produit à presque tous les dialogues.

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On a l’impression que la réalisatrice a oublié de retirer des prises, ou que les personnages sont sourds et bouchés et qu’on doit leur répéter les choses plusieurs fois pour qu’ils les assimilent. Ce film est un exemple de ce qu’il ne faut pas faire quand on écrit un long métrage. Et les acteurs dans tout ça ?

Que fait la brillante Adèle Exarchopoulos dans ce film ?

On a un casting qui est à première vue prometteur, la géniale Adèle Exarchopoulos est en tête d’affiche. Malheureusement, même Adèle ne parvient pas à sauver ce fiasco. Les interprétations sont assez catastrophiques, les comédiens ne sont jamais justes et paraissent tous perdus dans ce joyeux bordel. Je ne peux pas leur jeter la pierre, quand on doit déclamer des répliques aussi risibles, peu importe le talent qu’on a, il est impossible de livrer une interprétation correcte.

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Adèle Exarchopoulos fait ce qu’elle peut, mais on voit à son regard à la caméra, qu’elle sait dans quelle galère elle a atterri. C’est de loin son pire film. Pour ce qui est des autres acteurs, certains sont totalement inexpressifs et semblent être sous anesthésie et d’autres, c’est l’inverse, on dirait qu’ils ont bu dix Red Bull, tant ils sont surexcités. Ils m’ont honnêtement fait de la peine.

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Le scénario est brouillon, le long métrage essaie de traiter trop de sujets à la fois et n’en développe aucun convenablement. On tente de créer du mystère sur l’identité des personnages, le long métrage se croit très malin en brouillant les pistes, mais le résultat est qu’on ne pige rien. On est perdu dans cette histoire qui n’a ni queue ni tête. Et puis, qu’est-ce que c’est long ! Presque deux heures que ça dure ce machin. Je peux vous jurer que le temps passe lentement, heureusement qu’il y avait la salle qui réagissait parce que sinon je serai mort d’ennui.

© Les Films du Bal

Le cinéma de science-fiction français mérite mieux !

C’est désolant parce que le fantastique et la science-fiction sont des thèmes rarement traités en France ! On a eu « Le règne animal » récemment qui était très réussi et qui a bien fonctionné, mais cela reste une exception, les producteurs sont réticents à financer ce type de projets. C’est vraiment dommage que quand un film de genre français parvient à se faire malgré toutes les contraintes, il soit à ce point à côté de la plaque. « Planète B » n’a même pas le mérite d’être un bon nanar, car malgré quelques répliques drôles, on s’ennuie quand même beaucoup en le visionnant. Bref c’est à fuir.

Bande-annonce FR :


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