Créé en 1991 par Léonce Demarez, l’Archéosite d’Aubechies n’a cessé au fil des ans, de s’améliorer, de s’enrichir afin de devenir une référence absolue en matière d’archéologie expérimentale.

Aubechies : un nœud de communication

Les origines d’Aubechies remontent à la période gallo-romaine. On y trouvait des installations telles qu’une villa, des thermes, un lieu de culte ainsi que diverses implantations industrielles dans le village, mais aussi dans ceux des alentours. La Voie romaine qui passait par Aubechies, allait de Bavay à Gand, et se dirigeait ensuite vers la mer. Elle jouait un rôle commercial important, y compris dans le transport du sel, produit ô combien indispensable, surtout pour la conservation des aliments.

Aubechies a néanmoins perdu de son importance au fil du temps, surtout à partir de l’époque franque, les voies de communication n’étant plus entretenues.

©Archéosite et Musée d’Aubechies-Beloeil

Les débuts de l’Archéosite

En 1983, l’archéologue amateur, Léonce Demarez s’est attelé à la reconstitution de sa première maison préhistorique. Et depuis, le site n’a cessé de s’enrichir de diverses constructions allant des habitats de la pré- et protohistoire jusqu’à la période gallo-romaine.

Véritable musée à ciel ouvert, l’Archéosite présente la vie quotidienne des habitants de nos régions. Les diverses reconstitutions se basent sur les résultats de fouilles archéologiques et s’adaptent au fur et à mesure des nouvelles découvertes scientifiques.

Les diverses reconstitutions

La visite commence par un habitat néolithique ancien où vivaient les premiers agriculteurs/éleveurs. La maison était grande et on y vivait tous ensemble, on y exerçait toutes les activités nécessaires à la survie du groupe. Cette réplique est aussi appelée ferme danubienne et a été construite sur le plan d’un habitat découvert à Blicquy. (Fouilles de 1972 à 1981). 

Ensuite la maison Groupe de Blicquy se base, elle, sur les résultats des fouilles du lieu-dit Bonne Fortune à Irchonwelz (1978-1980). 

Avec l’âge du bronze, nous entrons dans une période de nouveautés. L’intensification du commerce entraîne une spécialisation des métiers et l’apparition d’une société hiérarchisée. L’absence de matières premières dans nos pays fait que l’usage de la pierre reste prédominant. Les maisons sont plus petites, et sont occupées par un groupe familial. A part une superficie plus réduite, les maisons de torchis, avec un toit de chaume, sont encore fort semblables à celles du néolithique.

Dernière étape de la préhistoire avant la conquête romaine, l’âge du fer se divise en deux périodes. Le Hallstatt (700-450 av J.-C) et La Tène (-450 à la conquête romaine). De petits groupes de conquérants venus de l’Est arrivent dans nos régions et on constate l’émergence d’une aristocratie guerrière et mercantile. Les échanges continuent de s’intensifier également.

©Archéosite et Musée d’Aubechies-Beloeil

En suivant le parcours de l’Archéosite, nous voilà visitant une première maison gauloise, datant du premier siècle avant J.-C.  Elle se compose d’une grande pièce, ainsi que d’un enclos pour animaux. Sa particularité réside dans son toit à trois pans. Elle abrite une famille au sens restreint du terme.

La période gallo-romaine est reconstituée de façon spectaculaire, avec sa villa, et son centre de culte.

Ce qu’on appelle « villa gallo-romaine » est avant tout un domaine agricole. Le modèle importé d’Italie s’est adapté aux conditions climatiques de nos régions.  La reconstitution d’Aubechies se base sur les découvertes de la villa de Mayence, en Allemagne. Cette construction, très bien documentée, possède une galerie de colonnes à l’avant, ainsi que des tuiles décorées. L’intérieur est richement décoré de fresques. Les visiteurs peuvent également profiter d’un jardin magnifique.

Grâce à un financement obtenu en 2000, l’Archéosite d’Aubechies a pu se développer encore plus, et l’équipe scientifique a pu reconstituer un chaland (péniche gallo-romaine) de 16m, flottant sur un étang du domaine.

Le temple gallo-romain (fanum) a été reconstitué grâce aux recherches menées sur le sanctuaire gallo-romain de Blicquy (Leuze). Il est de plan carré de vingt mètres de côté. L’étude de ce site est toujours en cours, mais la reconstitution est d’une indéniable qualité.

©Archéosite et Musée d’Aubechies-Beloeil

« Le sanctuaire proprement dit couvrait une surface d’environ 100 sur 120 mètres, délimitée par un muret d’enceinte. Un bâtiment d’accueil permettait aux pèlerins d’accéder au sanctuaire. Un chemin dallé menait directement au temple (fanum), élément principal du sanctuaire. Après avoir sollicité la ou les divinités ou après avoir déposé une offrande, le pèlerin pouvait ensuite se rendre dans les autres parties du sanctuaire en suivant d’autres chemins dallés. De part et d’autre de l’espace sacré, deux galeries à colonnade permettaient aux pèlerins de s’abriter des intempéries et servaient peut-être également de lieu de banquet et de repos.  À environ 70 mètres de l’entrée du sanctuaire s’élevait un théâtre pouvant accueillir près de 6000 spectateurs. Cet édifice servait de cadre à des manifestations religieuses mais aussi peut-être à des représentations plus divertissantes. »

Un site pour la transmission des connaissances

©Archéosite et Musée d’Aubechies-Beloeil

L’Archéosite d’Aubechies base l’essentiel de ses activités sur les visites scolaires. Son équipe scientifique transmet les connaissances actuelles sur la vie quotidienne de nos ancêtres. 

Les enfants peuvent ainsi pénétrer dans les différents bâtiments, observer les objets qu’on utilisait autrefois. Le parcours débutant au néolithique, se poursuit à la période gallo-romaine, et se termine par la villa, le temple, ainsi que la nécropole où de nombreux monuments funéraires ont été reconstitués à l’identique.  L’un des longs portiques face au temple abrite les collections muséales d’Aubechies. Dont, depuis 2013, un centre d’interprétation des cultes et croyances antiques. L’homogénéité et la richesse de la collection mise au jour à Blicquy (dépôts d’armement, trésors monétaires, statuaires, bijoux, masques …) témoignent de l’importance et de la splendeur passée de ce site archéologique majeur du patrimoine belge.

Odyssea : court métrage d’introduction à la visite

Les visites de l’Archéosite d’Aubechies commencent depuis quelques mois, par la projection d’un film immersif « Odyssea », dans une nouvelle salle de projection. Le public peut profiter d’une fresque historique permettant de remonter 300.000 ans, de notre préhistoire, jusqu’à la période gallo-romaine. Ce film se termine par l’époque contemporaine et nourrit nos réflexions sur les enjeux climatiques, les migrations . 

Ce docu-fiction est l’œuvre du réalisateur Sébastien Duhem et a été coécrit par Evelyne Gillet, dynamique et talentueuse directrice de l’Archéosite. 

De nombreuses activités pour compléter le financement du projet

Pour diversifier ses sources de revenus, la dynamique équipe de l’Archéosite organise des ateliers de techniques anciennes, ainsi que des stages divers pendant les vacances. La liste complète est présentée sur le site internet. 

©Archéosite et Musée d’Aubechies-Beloeil

Week-end d’Archéologie expérimentale

Les samedi 19 et dimanche 20 août de 14h à 20h, l’Archéosite et Musée d’Aubechies-Belœil organise son week-end d’Archéologie Expérimentale. Cet évènement rassemble près de 200 reconstituteurs, artisans et archéologues belges et étrangers afin de faire découvrir au public leur passion et les résultats de leurs expérimentations. Ces derniers abordent les multiples aspects de la vie des Celtes et des Gallo-Romains.

Sur le plan militaire, les Gaulois seront particulièrement bien représentés et montreront leur équipement et leur artisanat sur leur campement. Les différents corps de l’armée romaine ne seront pas non plus en reste : légionnaires, auxiliaires et garde prétorienne seront là pour vous faire découvrir leurs différentes manœuvres !

Sur le plan civil, l’édition 2023 sera riche en représentations. Le samedi, un mariage à la mode romaine sera célébré. L’ambiance d’un véritable marché aux esclaves antique sera reconstitué. La vie quotidienne sera également abordée : animation autour de la cuisine gauloise, fabrication de chaussures gauloises, présentation de vêtements et de parures antiques, réalisation de parfums,…

Cette année, en exclusivité, une cohorte de vigiles, ancêtres de nos pompiers actuels, procédera à quelques démonstrations.

De nombreuses autres thématiques seront proposées comme par exemple la religion avec la présentation du culte de Mithra ou encore la présence d’un druide allant à la rencontre des visiteurs.

D’impressionnants combats de gladiateurs seront également organisés pour le plus grand plaisir des petits et des grands.

Durant tout le week-end, les artisans ne manqueront pas de vous présenter leur artisanat au cœur du village préhistorique : forgeron, bronzier, potier, tisserand, vannier… autant de métiers à venir découvrir ! Dans le cadre de nos échanges avec l’Archeopark de Všestary (République Tchèque), une équipe d’archéologues expérimentera le travail de la céramique et le façonnage d’outils néolithiques.

Une attention particulière est toujours portée à notre jeune public. Les enfants pourront, entre autres, fabriquer leurs propres fibules (épingles permettant de fixer les vêtements) ; s’initier aux jeux antiques ou encore se laisser envoûter par les histoires passionnantes d’un conteur.

Retrouvez ici toutes les informations.