Le Musée Lambinet de Versailles nous révèle l’œuvre méconnue du grand portraitiste Dubois-Drahonet du début du XIXe siècle, né à Paris et mort à Versailles.

Dubois-Drahonet, un peintre versaillais

Issu d’une dynastie de marchands merciers, Alexandre-Jean Dubois naît à Paris en 1790. Il entre à l’Académie impériale où il devient l’élève du peintre Jean-Baptiste Régnault (1754-1829). Dès 1807, il se lance dans une activité de portraitiste dans laquelle il montre rapidement d’importantes facilités. Alexandre-Jean Dubois connaît une première reconnaissance avec sa participation au Salon de 1812. Il y participera jusqu’à la fin de sa carrière, se voyant attribuer une médaille d’encouragement en 1827.

Son Altesse Royale Madame la duchesse de Berry © Irwin Leullier

C’est à cette époque que sa vie prend une autre tournure avec d’importantes conséquences pour sa future carrière de peintre. Il s’engage en effet comme volontaire dans la Garde impériale et entre en 1813 au 2e régiment de chevau-légers lancier (connu également sous le nom de lanciers rouges) qui a ses quartiers à Versailles. Pendant que la guerre fait rage, Alexandre-Jean Dubois peint les portraits des officiers supérieurs et des Versaillais dans son atelier situé dans la ville.

Portrait de Monsieur L. faisant lire une lettre à ses enfants, effet de lampe © Thierry Ollivier

En 1817, c’est lorsqu’il épouse la fille du peintre-décorateur versaillais Pierre Drahonet dont Dubois prend le nom, qu’il commence à signer ses tableaux A.J. Dubois-Drahonet, nom sous lequel il est aujourd’hui encore référencé. Alexandre-Jean Dubois-Drahonet mène une carrière internationale de portraitiste, ayant ses entrées dans les maisons royales de France, des Pays-Bas et de Grande-Bretagne. Il réalise ainsi les portraits de la duchesse de Berry et de son fils le duc de Bordeaux. Aux Pays-Bas, il se voit commander les portraits du roi Guillaume II et de ses enfants.

Cette exposition constitue la première réunion des œuvres de cet artiste au talent reconnu par les grands commanditaires de son époque.

Ce rassemblement unique témoigne de ses qualités exceptionnelles de peintre et d’observateur, qu’il s’agisse de militaires ou de membres de familles royales. Cette redécouverte se tient tout naturellement au musée Lambinet, musée d’art et d’histoire de Versailles, qui possède deux toiles de cet artiste de premier plan et qui rappelle son activité au sein même de la cité royale.

Une première rétrospective

Cette première rétrospective consacrée au peintre Alexandre-Jean Dubois-Drahonet (Paris, 1790 – Versailles 1834) met à l’honneur les œuvres de ce peintre méconnu. C’est la qualité de sa peinture, très fine, « porcelainée », attentive aux détails et aux costumes qui fait de lui un grand portraitiste du XIXe siècle. Il mena une carrière internationale, ayant ses entrées dans les maisons royales de France, des Pays-Bas et de Grande- Bretagne.

Bénéficiant de soixante-neuf prêts provenant de musées français et étrangers mais aussi de collections privées, l’exposition illustre son travail de portraitiste et souligne également ses liens avec Versailles. L’historien Ronald Pawly s’est associé à Alain Pougetoux, ancien conservateur en chef des peintures au château de Malmaison pour le commissariat de cette exposition. Elle est accompagnée d’un catalogue publié par les éditions Snoeck.

Portrait de Marie-Anne-Amélie Lefuel, née Vizet. 1817 © Thierry Ollivier

Dubois-Drahonet est exposé au Musée Lambinet jusqu’au 25 février 2024.


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