L’univers fascinant des bijoux de scène de l’Opéra de Paris se dévoile au Palais Garnier, du 28 novembre 2024 au 28 mars 2025, dans une exposition présentée par l’Opéra national de Paris et la Bibliothèque nationale de France. Avec une sélection d’environ 70 bijoux spectaculaires, portés à l’occasion d’opéras ou de ballets, elle révèle leur importance dramaturgique et les secrets de fabrication de ces pièces dont le maître mot est l’illusion.

Couronnes, bracelets, bustiers ou diadèmes : les bijoux brillent de mille feux et attirent tous les regards. Cette exposition fait découvrir les plus beaux bijoux de scène de l’Opéra de Paris et met en lumière le savoir-faire exceptionnel des artisans d’art qui fabriquent ces pièces. Elle présente une sélection d’environ 70 bijoux portés sur scène de la deuxième moitié du XIXe siècle jusqu’à nos jours, dont une grande partie est conservée dans les collections de la BnF.

Alfred Albert et Paul Lormier, coiffe pour « L’Africaine » de Giacomo Meyerbeer, 1865, laiton, tissu, plume, BnF, et Bustier pour « Le Grand Mogol » d’Edmond Audran porté par Mademoiselle Brandon, 1895, laiton, strass, perles, BnF © Charles Duprat / OnP

Enrichie de maquettes de costumes et de décors, de photographies, de peintures, ou encore d’affiches, l’exposition explore d’abord leur rôle dramaturgique, qui les rend essentiels à faire avancer l’action ou comprendre l’intrigue en insistant sur les enjeux de pouvoir ou de séduction. Elle s’attache ensuite à montrer comment l’évolution des usages, des techniques, des modes, des esthétiques et de la mise en scène ont eu des répercussions sur leur capacité à représenter l’illusion théâtrale.

Charles Bianchini, bustier porté par Marcelle Demougeot dans le rôle de Beltis dans « Le Fils de l’Étoile » de Camille Erlanger, 1904, laiton, perles soufflées, BnF © Charles Duprat / OnP

Conçus pour être portés par les artistes lors des représentations d’opéras ou de ballets, ils sont imaginés par des costumiers et exécutés par des artisans, intégrés depuis 1972 dans les ateliers de l’Opéra de Paris. Leur éclat ne saurait cacher leur faible valeur marchande : ces bijoux sont travaillés dans des matières non précieuses comme le laiton, le verre ou le strass pour imiter l’or, les pierres précieuses ou les diamants.

Pourtant, ils sont réalisés avec un savoir-faire et un soin dignes de la haute joaillerie. C’est l’une des raisons pour lesquelles ces bijoux de scène, dont certains ont été portés par les plus grands noms de l’art lyrique ou chorégraphique comme Célestine Galli-Marié, la créatrice de Carmen, ou Maria Taglioni, l’une des premières danseuses à porter des pointes, ou encore Ida Rubinstein sont désormais conservés à la Bibliothèque-musée de l’Opéra de Paris.

Charles Bianchini, coiffe pour « Le Fils de l’Etoile » de Camille Erlanger, 1904, laiton, perles soufflées, BnF, et Eugène Lacoste, motif ornemental pour « Aida » de Giuseppe Verdi, 1880, laiton, pierres de verre, strass, BnF © Charles Duprat / OnP

Exceptionnelle par sa qualité et son étendue, cette collection patrimoniale couvre une période allant du Second Empire aux années 1950, et est riche d’environs 4 000 parures. Grâce au travail des ateliers, elle s’enrichit aujourd’hui avec les créations contemporaines et parfois le recours à des costumiers ou couturiers célèbres comme Christian Lacroix.

L’exposition est encore visible jusqu’à la fin du mois de mars 2025.


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